Pour un
marché contrôlé du chanvre
Vendredi
24 mars 2000
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Sylvie Arsever
Les spécialistes
de la prise en charge de l'alcoolisme et de la toxicomanie souhaitent
l'organisation d'un marché contrôlé du cannabis. Réunie à Bellelay
(Jura bernois) pour son assemblée annuelle, leur association,
le GREAT, a adopté une résolution
réclamant la dépénalisation de la consommation de toutes les drogues
et une politique concertée des dépendances.
La nouvelle loi sur les stupéfiants actuellement en voie d'élaboration
devra englober, estime le GREAT, toutes les dépendances aux
produits légaux comme l'alcool et le tabac aussi bien qu'aux produits
illégaux. Pour ces derniers, le GREAT estime que pénaliser les
consommateurs est un non-sens: ils n'ont pas à être poursuivis
pénalement pour une action qui relève de leur responsabilité personnelle
et ne porte pas préjudice à la société.
Cette dépénalisation devrait, selon le GREAT, s'accompagner de
mesures efficaces de protection des mineurs et de la mise sur
pied d'une distribution contrôlée de cannabis. La pénalisation
de la distribution du chanvre, estime-t-il, crée plus de problèmes
qu'elle n'en résout.
Le GREAT réclame en outre la création d'une commission scientifique
permanente chargée d'évaluer la dangerosité sanitaire et sociale
des produits. Cette liste, juge-t-il, ne devrait pas être incorporée
à la loi, afin de permettre une meilleure adaptation à un marché
des psychotropes en pleine évolution.
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