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17 avril 1999
DROGUE. Un rapport international
confirme la politique de Ruth Dreifuss
Distribution
d'héroïne: l'ONU soutient la Suisse
Sylvain Besson, Berne
Voilà un rapport qui tombe à pic pour le Conseil fédéral.
Rendu public vendredi, ce document élaboré par 23
experts internationaux sur les expériences de distribution
d'héroïne menées en Suisse depuis 1995 confirme
ce que le gouvernement dit depuis longtemps: ces essais sont
«raisonnables, praticables et éthiquement légitimes»,
selon les termes de la conseillère fédérale Ruth
Dreifuss, même s'ils doivent être menés avec
prudence. Ce faisant, l'ONU, qui a commandé le rapport,
prive les opposants à ces expériences d'un de leurs
meilleurs arguments avant la votation du 13 juin prochain.
A cette date, les votants devront se prononcer sur un arrêté
fédéral urgent qui donne une base légale à
ces essais thérapeutiques. Le référendum a été
lancé par une petite formation située très à
droite dans le paysage politique, l'Union démocratique
fédérale. Il peut compter, notamment en Suisse romande,
sur le soutien des partisans de l'initiative «Jeunesse
sans drogue», rejetée en 1997 par 70% des votants.
A cette époque déjà, les essais de distribution
d'héroïne étaient au centre du débat. Actuellement,
860 toxicomanes reçoivent des injections «médicales»
d'héroïne. Si l'AFU est approuvé, le nombre de
patients pourra augmenter.
Jusqu'à présent, les organismes de l'ONU s'étaient
montrés très méfiants, voire franchement hostiles,
envers ces expériences. L'Organe international de contrôle
des stupéfiants (OICS), à Vienne, a exprimé plusieurs
fois son inquiétude face à la volonté suisse
d'utiliser l'héroïne pour traiter les personnes dépendantes.
Cette réticence a été régulièrement
rappelée par les opposants à la distribution d'héroïne,
qui ont accusé le Conseil fédéral et Ruth Dreifuss
de faire fi des recommandations internationales en matière
de stupéfiants. C'est l'OICS qui a pris l'initiative de
demander à la Suisse d'autoriser une étude internationale.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mandaté
les experts et financé la rédaction du rapport.
«Amélioration significative» de la santé
des toxicomanes
Pour l'essentiel, les conclusions de ce dernier ne diffèrent
pas de l'évaluation des scientifiques suisses: la distribution
d'héroïne aux personnes fortement dépendantes
a permis à ces dernières d'améliorer «de
façon significative» leur état de santé
physique et mentale ainsi que leur situation sociale. L'OMS
demeure cependant très prudente envers les essais de distribution
d'héroïne. L'organisation estime que «le débat
et la recherche sur le sujet doivent se poursuivre» et
laisse les Etats membres libres de déterminer «s'ils
veulent s'engager dans cette direction à l'intérieur
de leurs frontières». |
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Avril 2007
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