«Le chanvre va encore prospérer, soyez réalistes!»...

 

 

 

.Jeudi 6 juillet 2000 14:19

 

«Le chanvre va encore prospérer, soyez réalistes!»......

........Vibrant plaidoyer de Bernard Rappaz devant le Tribunal cantonal valaisan -

Le procureur requiert deux ans ferme

Sion (AP)

 

«La vedette ici c'est pas moi, c'est le chanvre! Il va encore prospérer, avec ou sans votre accord. Levez la pédale, il faut être réaliste!»

 

C'est un vibrant et inhabituel plaidoyer que le cultivateur Bernard Rappaz a fait jeudi à l'occasion de son procès en appel devant le Tribunal cantonal valaisan

 

Le procureur a requis deux ans ferme contre lui. Le jugement sera rendu ultérieurement. «C'est un peu ma vie! C'est par idéalisme que je travaille à développer cette plante extraordinaire. Je ne suis pas un criminel, j'ai vécu une injustice terrible et je vous demande réparation», s'est enflammé le «pionnier» du chanvre au moment de prononcer une dernière parole pour sa défense. L'agriculteur de Saxon s'est alors lancé dans un propos passionné de plus de vingt minutes, avant de conclure par un «mais je ne veux pas vous retenir pour l'apéro». Bernard Rappaz a ainsi évoqué l'historique de la culture du chanvre dans le canton qui en a vécu. «Si nos aïeux valaisans nous voyaient, aujourd'hui ils riraient bien», a-t-il dit, relevant que la prohibition était venue des Etats-Unis, qui «sans le chanvre, n'auraient pas été découverts». Le gérant de Valchanvre entend proposer au Conseil d'Etat de planter le chanvre dans la 3ème zone viticole et «remplacer le mauvais vin», pour aider les paysans de ce canton. Le cultivateur de 47 ans, poursuivi pour infraction à la loi sur les stupéfiants, n'a pas ménagé la justice. «Après 25 ans de répression, il y a toujours plus de consommateurs. Reconnaissez aujourd'hui votre erreur! Vous avez une responsabilité historique», a-t-il lancé. Auparavant, le procureur Jean-François Gross a réclamé une peine de 24 mois, soit plus que les seize mois infligés en 1999 en première instance par le Tribunal de Martigny. Il a demandé que le métier soit retenu pour la vente de coussins thérapeutiques remplis de chanvre, dont Rappaz savait qu'ils pouvaient être fumés. Il a aussi demandé qu'il soit prononcé une amende de 100.000 francs et le paiement d'une créance compensatrice de 20.000 francs. »La loi n'a pas été modifiée et doit être appliquée dans sa totalité. Rappaz l'a transgressée et bravé les autorités en pleine conscience jusqu'en 1996.

 

Ce n'est pas en jouant avec la loi qu'on poursuit un idéal», a affirmé le procureur du Bas-Valais.

 

Réentendu à l'audience, le «pionnier» du chanvre a dit que les coussins avaient toujours été une activité «insignifiante», par rapport aux 99 % des produits du chanvre. Il a réaffirmé qu'il avait avisé la police et demandé l'avis du juge d'instruction Jean-Pascal Jaquemet avant de lancer la vente de ces coussins. Lequel n'a eu qu'un soupir qui a été pris pour un accord. Pour son défenseur, Rappaz avait ainsi une raison suffisante pour se croire en droit d'agir.

 

Me Aba Neeman a donc plaidé pour que le gérant de Valchanvre soit mis au bénéfice de l'erreur de droit et exempté de toute peine. Il a par ailleurs contesté les chiffres des ventes estimées. Pour l'avocat, il y avait une ambiguïté juridique et ce procès représente «les dernières salves des opposants qui en font une question de principe et ouvrent la voie aux abus contraires».

 

Me Neeman a invité la justice à ne pas être un instrument obsolète et à coller à l'évolution.

 

Ce procès sera de toute façon exemplaire. La brèche trouvée démontre que la situation actuelle n'est pas satisfaisante et que Rappaz ne mérite pas une peine ferme.

 

 

AP co/o © AP - The Associated Press. Tous droits réservés. ..


 

Pendant que la justice romande tente de se montrer sévère...

...en Suissse allemande tout va assez bien...

 

 
     

 

 

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