«Loin de protéger les jeunes, la loi de 1970 les prive de dialogue avec la société et la famille. La criminalisation leur barre l'accès à l'éducation, aux soins et à l'apprentissage de la citoyenneté.»

 

 

Un seul mot d'ordre: ne pas en parler. Dépénaliser le cannabis? En temps de cohabitation, il y a d'autres priorités. Or voilà que depuis quelques semaines, le débat ressurgit un peu partout. En Suisse, en Belgique, mais aussi au Salon de l'agriculture, cette semaine, où un quiproquo a encore confirmé la situation ubuesque de la France: des policiers de la brigade des stupéfiants sont intervenus sur le stand des éditions Mama. Un livre intitulé Pourquoi et comment cultiver du chanvre y était vendu. Les policiers ont pris des photographies et dressé un procès-verbal, sur demande du procureur. Objectif: aboutir au retrait de l'ouvrage.


Sondage «Libération-CSA» : le cannabis se banalise.
Il n'y a pas de pétard sans fumée
Le débat sur la dépénalisation des drogues douces refait surface. Même chez les politiques.Par MATTHIEU ECOIFFIER

Le samedi 24 et dimanche 25 février 2001

Un seul mot d'ordre: ne pas en parler. Dépénaliser le cannabis? En temps de cohabitation, il y a d'autres priorités. Or voilà que depuis quelques semaines, le débat ressurgit un peu partout. En Suisse, en Belgique, mais aussi au Salon de l'agriculture, cette semaine, où un quiproquo a encore confirmé la situation ubuesque de la France: des policiers de la brigade des stupéfiants sont intervenus sur le stand des éditions Mama. Un livre intitulé Pourquoi et comment cultiver du chanvre y était vendu. Les policiers ont pris des photographies et dressé un procès-verbal, sur demande du procureur. Objectif: aboutir au retrait de l'ouvrage.

«On est face à une situation aberrante en France, a déclaré Denis Baupin, porte-parole national des Verts, également en visite au Salon de l'agriculture. Alors qu'il y a plus de 4 millions de consommateurs de cannabis, on continue à avoir une loi dépassée, qui interdit toute promotion de ce produit et emprisonne des gens parce qu'ils essayent d'ouvrir le débat. Il est temps de sortir de l'hypocrisie et de la diabolisation du cannabis en légalisant ce produit.» Mais que faire? Et surtout, comment faire? Va-t-on se décider à dépoussiérer le texte de loi que Robert Badinter, ancien président du Conseil constitutionnel, a lui-même qualifié à plusieurs reprises de «vieux machin»? Texte qui criminalise tout usage de drogues, cannabis compris.

Une certitude: le paysage des drogues douces a changé. D'abord à l'extérieur de nos frontières. Mi-janvier, la Belgique a annoncé son intention de dépénaliser l'usage et la détention du cannabis en petite quantité (lire page 5). De son côté, la Suisse envisage d'en tolérer la culture et la vente sous certaines conditions. Dans la foulée, les intervenants dans la lutte contre la toxicomanie se réveillent. Alors que, depuis deux ans, ils avaient adopté une démarche pragmatique et accepté de laisser de côté le débat idéologique sur la loi de 1970, des représentants de l'Association française de réduction des risques ont plaidé dans une tribune (Libération du 23 janvier) pour la dépénalisation partielle de l'usage du cannabis. «Loin de protéger les jeunes, la loi de 1970 les prive de dialogue avec la société et la famille. La criminalisation leur barre l'accès à l'éducation, aux soins et à l'apprentissage de la citoyenneté.»

Mais comme le notent les experts, ce sont les pratiques des Français qui rendent ce texte anachronique. A trois semaines d'intervalle, deux enquêtes sur les consommations des jeunes ont pointé la banalisation de l'usage du cannabis. La première (Escapad), réalisée lors de la journée d'appel et de préparation à la Défense, montre que la moitié des adolescents de 17 ans ont expérimenté ce produit et que, à 19 ans, un jeune sur six fume un joint quasi quotidiennement. La seconde (Espad), de l'Inserm, rendue publique par l'OMS, pointe un doublement, entre 1993 et 1999, du nombre d'adolescents de 16 ans qui ont fumé un pétard. Les fumeurs de joints réguliers - au moins dix fois dans l'année - sont passés de 5 à 15 % pour les garçons, et de 3 à 9 % chez les filles.

Au gouvernement, on prône officiellement le statu quo: «Ce n'est pas le moment.» Mais Matignon se dit ouvert au débat. Et laisse la présidente de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), bras séculier du gouvernement sur ce dossier, s'exprimer librement. Pour Nicole Maestracci, «la dépénalisation du cannabis est dépassée, puisque la circulaire Guigou du 17 juin 1999 d'orientation pénale incite déjà les magistrats à ne pas incarcérer les simples usagers et à prévoir une orientation sanitaire et sociale». En clair, il existe en France une dépénalisation de fait de la petite consommation de cannabis. Au fil des interventions publiques de la Mildt se dessine comme un cadre, basé sur un système d'amendes qu'avait prôné en son temps Bernard Kouchner. Il inclurait tous les produits psychoactifs, notamment les nouvelles molécules de synthèses de type amphétamines, au statut légal flou. Et les sanctions seraient modulées en fonction du contexte de consommation (en public, privé, quantités maximales). «Le maintien de l'interdit n'est pas nécessairement synonyme de sanction pénale. Son respect peut être garanti sous différentes formes, de la contravention à l'interdiction administrative», explique Nicole Maestracci.

Il en irait du joint comme du chèque sans provision: autrefois délit puni par la prison, il a été dépénalisé et n'est sanctionné que par la Banque de France. D'autres poussent pour une remise à plat plus rapide. Sur l'échiquier politique, la droite reste, dans sa grande majorité, arc-boutée sur le maintien de la loi actuelle (lire page 4). «En période préélectorale, cela ne va pas bouger d'un poil sur le cannabis, estime-t-on chez les Verts. A moins que Lionel Jospin ait une lumière, mais cela nécessiterait du courage politique.».

 

30 ANS DE PROHIBITION, CA SUFFIT !!!


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54 % des Français de 25 à 34 ans sont favorables à la dépénalisation des drogues douces comme le haschisch.

 

Sites institutionnels

Le site de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT).

Le Comité national d'information sur la drogue.

Les pro-dépénalisation.

Le portail cannabistrot.net, lié au Collectif d'information et de recherche cannabique (CIRC)

Le très complet site schnourk.org.

Une véritable internationale cannabique: legalize.org réunit une somme impressionnante d'informations (en anglais) sur la situation dans différents pays du monde.

Sur Wonderchanvre, on peut trouver une revue de presse et un annuaire de sites autour du chanvre et du cannabis.

Le projet pour la dépénalisation du cannabis en Suisse de Delta9.

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