ESPOIR ?
Rappaz libéré demain ? (Noël)
Le héraut de Valchanvre est en préventive à Sion. Quand il sera jugé, la loi aura changé. Que risque-t-il?
Hier, une poignée de manifestants se sont réunis devant la nouvelle prison de Sion. Comme depuis un mois. Son amie Sabine, 28 ans, a pu le rencontrer, avec Dorian, leur garçon de 7 mois et demi. Le Valaisan poursuit sa grève de la faim: il en est au 40e jour. Affaibli, ses amis espèrent qu’il sera libéré demain matin.
Vendredi, son défenseur, Me Aba Neeman, avait eu l’autorisation d’aller le voir dans sa cellule, parce qu’il était trop faible pour venir au parloir. L’avocat espère trois choses. D’abord que son recours au Tribunal fédéral contre le refus de la Chambre pénale valaisanne de libérer Bernard Rappaz, 48 ans, soit rapidement tranché. Ensuite que celui-ci puisse rejoindre sa famille pour les fêtes. Enfin, qu’il puisse récupérer quelques jours avant de retourner en prison, pour exécuter une peine de seize mois ferme. Il a fallu sept ans de procédure pour rendre ce jugement exécutoire. Les recours sont montés jusqu’au Tribunal fédéral, et même à Strasbourg, où la procédure n’est pas terminée, mais n’a pas d’effet suspensif.
Trafiquant de drogue pour les uns –la police valaisanne en a remis une couche jeudi en révélant avoir trouvé 36 kilos de plaques de haschich planquées – et, pour ses amis, « politicien du cannabis», «pionnier de l’utilisation thérapeutique» ou encore «industriel du chanvre», Bernard Rappaz pourrait bien échapper à une nouvelle condamnation. «Il y a un principe de droit sacro-saint: si la loi change, c’est la disposition la plus favorable qui s’applique à l’accusé», explique Me Neeman. Toute la procédure pourrait donc tomber du jour au lendemain, si la loi de dépénalisation de la fumette, déjà votée il y a dix jours par le Conseil des Etats, et qui passera au National d’ici l’été prochain, entrait en vigueur. Mais une disposition vise le Valaisan: les gains réalisés grâce au chanvre récréatif ne doivent pas être «excessifs». L’enjeu paraît là: quelle est l’ampleur du «marché gris», toléré jusqu’ici, et qui apparaîtra au grand jour? La nouvelle loi postule un marché suisse strictement contrôlé, sans importation ni exportation.
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Avril 2007 155 867 pages lues sur ce site depuis: 14/11/2001 |
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