Bruxelles appelle les Quinze à être moins réactionnaires face à la drogue

Et encore: La consommation de haschisch à des fins privées est désormais tolérée.

Finalement Février 2001... La Belgique dépénalise le cannabis

 

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Avril 1998

DROGUE. La Commission européenne se risque à briser un tabou. Elle admet que la répression n'a pas permis d’enrayer le trafic de stupéfiants
Prudente, la Commission ne se risque pas pour autant à proposer leur dépénalisation. Mais elle recommande de réduire la marginalisation des toxicomanes dans la société


Bruxelles appelle les Quinze à être moins réactionnaires face à la drogue


Roland Krimm , Bruxelles


Le "tout répressif" dans la lutte contre le trafic de drogue est un échec. La Commission européenne le reconnaît entre les lignes dans un document de réflexion rendu public mercredi, L'Union européenne et la lutte contre la drogue. Bruxelles y invite les Quinze à envisager de nouvelles méthodes pour combattre un fléau qui n’épargne plus aucun pays européen, du nord au sud du continent. Les mots sont prudents, mais le constat est implacable: "L’expérience montre que le combat contre les drogues ne peut être mené seulement au niveau policier et judiciaire." Alors que le débat sur la dépénalisation fait rage partout en Europe, la Commission constate que le prohibitionnisme et l’interdiction de l’offre "ne sont pas des solutions satisfaisantes au défi des drogues et, du moins, pas suffisantes". Le trafic de stupéfiants a beau être considéré dans tous les pays européens comme l’un des crimes les plus graves, les faits sont là: la criminalité et la délinquance qui y sont associées n’ont pu être endiguées en dépit des efforts déployés. Pire, la surpopulation carcérale n’a fait qu’augmenter en raison de la toxicomanie, s’inquiète la Commission dans ce document. De là à appeler les Quinze à fermer les yeux sur les fumeurs de joints à la petite semaine, il y a un pas que Bruxelles ne se risque pas à franchir. Emma Bonino, le bouillant commissaire chargé de l’Aide humanitaire et de la Protection des consommateurs, milite ouvertement pour la dépénalisation des drogues douces. Elle n’a pas (encore?) réussi à convaincre ses dix-neuf collègues que la prohibition n’a jamais rien résolu. Au contraire.
Que faire alors? La Commission constate que, depuis le début des années 90, l’Europe suit une approche multidisciplinaire pour combattre la drogue. Ses objectifs sont multiples: maîtriser la demande et réduire l’offre en luttant contre la production et le trafic, mais aussi par l’éducation, la lutte contre le blanchiment d’argent sale et le trafic de précurseurs. Une stratégie "souvent saluée comme exemplaire mais dont le message politique qui en ressort n’apparaît pas bien défini". Sans parler des résultats, qui laissent à désirer.
A l’heure où les Quinze amorcent le débat sur un nouveau "plan d’action" pour les années 2000 à 2005, la Commission plaide dès lors pour une meilleure prise en compte des facteurs psychologiques, sociaux et économiques liés à la consommation de stupéfiants. "La problématique des drogues, affirme-t-elle, doit être intégrée dans les dimensions économiques et sociales du développement soutenable." Tout un programme. En clair, plutôt que d’emprisonner les toxicomanes, mieux vaudrait essayer de réduire leur marginalisation dans la société. En privilégiant par exemple les traitements alternatifs aux peines de prison. Ou en envisageant de nouvelles mesures dites de réduction des risques à l’instar de la distribution gratuite de seringues. Bruxelles se risque donc à briser des tabous. Reste à voir comment réagiront les Quinze. Ils auront le dernier mot.




La Belgique ne traque plus les fumeurs de joints



La consommation de haschisch à des fins privées est désormais tolérée.



La loi belge sur la drogue passe pour être l'une des plus sévères d’Europe. Depuis lundi, le royaume vit cependant une petite révolution. Les fumeurs de joints n’y sont en effet plus poursuivis par la justice. A condition de ne pas se faire attraper par la police avec plus de 5 à 7 grammes dans les poches. Entre une approche répressive et la dépénalisation, la justice belge a tranché en faveur d’une politique dite de normalisation. La détention et la consommation de haschisch à des fins privées sont désormais tolérées. Le pétard doit cependant être consommé chez soi à l’abri des regards indiscrets. Paradoxalement, la loi sur la drogue n’a pas été modifiée pour la circonstance. "C’est la politique de poursuite en application de cette loi qui l’est", expliquait le ministre belge de la Justice, Stefan De Clerck, lundi dans les colonnes du Soir. En pratique, une directive "relative aux poursuites en matière de détention et de vente au détail de drogues illicites" a été adressée à tous les tribunaux du pays. Elle appelle les juges à accorder avec effet immédiat la "priorité la plus faible" aux cas de détention de cannabis pour consommation personnelle. La police continuera certes de dresser des procès-verbaux. Mais ils seront purement et simplement classés par les tribunaux. Pour autant que le fumeur de haschisch ne montre pas des signes d’accoutumance qui pourraient menacer son intégration socio-économique. Auquel cas, il sera orienté vers les services de l’assistance sociale. La directive ne précise toutefois pas la quantité de cannabis tolérée. Si l’on en croit la presse belge, les juges fermeront les yeux sur une dose de 5 à 7 grammes. Les fumeurs qui s’approvisionnent dans les "coffee-shops" aux Pays-Bas, une pratique courante, sont en revanche avertis: ils s’exposeront toujours aux foudres de la justice pour avoir franchi une frontière internationale avec du cannabis.

R.K.


Finalement Février 2001 ... La Belgique dépénalise le cannabis

La Belgique dépénalise,

une revue de presse par Séb. de Bruxelles

est proposée sur le site de la FÉDÉRATION DES CIRC

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