Les vieux ont le moral, les jeunes fument trop...

 
 

 

SANTE. Une enquête nationale révèle une forte augmentation de la consommation de tabac et de haschisch chez les 15 à 24 ans. Les Alémaniques se montrent plus "fit" que les Latins

Comment vont les Suisses? Les vieux ont le moral, les jeunes fument trop


Ludovic Rocchi, Berne
L'Office fédéral de la statistique a pris le pouls de la population. Comparés à son enquête de 1992, les chiffres recueillis auprès d'un échantillon de 13 000 personnes en 1997 démontrent que les Suisses continuent de se sentir bien dans leur corps. A la question "comment allez-vous en ce moment?", 86% des hommes et 82% des femmes ont répondu par "bien" ou "très bien". En revanche, seule une personne sur deux affirme se sentir bien sur le plan psychique. Si le sentiment de nervosité ou de déprime s'est légèrement atténué par rapport à 1992, il gagne davantage les jeunes. Phénomène inquiétant qui se traduit notamment par un pourcentage tout de même élevé des 15-24 ans estimant que leur vie n'a pas de sens (7%) ou déclarant ne pas être heureux (4%). Et, surtout, quand ils ne sont pas déjà chômeurs, ils sont 18% à craindre de perdre leur emploi, chiffre qui se retrouve au niveau de l'ensemble des personnes actives.
La même catégorie des 15-24 ans se retrouve touchée par une forte hausse de la consommation de produits nocifs. La part des jeunes fumeurs a ainsi augmenté de 40% en cinq ans. L'attrait croissant du tabac est particulièremnt marqué auprès des filles. Le nombre total de fumeurs, lui, progresse de 2,6%. Les chiffres sont aussi corsés pour le haschisch: la proportion des 15 à 39 ans avouant avoir fumé un joint au moins une fois dans leur vie grimpe à 26,7% (16,3% en 1992). Cette proportion atteint près de 43% chez les jeunes hommes de 20 à 24 ans. On observe une croissance même chez les non-fumeurs. Mais lorsque la question concerne la consommation régulière, le pourcentage devient tout de suite plus modeste (voir tableau). Idem pour les drogues dures, où la consommation d'héroïne stagne, tandis que la cocaïne est de plus en plus en vogue chez les adultes: 7% des hommes de 25 à 39 ans et 3% des femmes ont déclaré avoir "sniffé" au moins une fois, soit près du double qu'en 1992.
En comparaison européenne, la Suisse confirme sa forte consommation de substances dites psychoactives. Mais si l'état psychique et toxicodépendant des jeunes est décrit comme "préoccupant", les comportements "favorables" à la santé semblent par contre se renforcer chez les adultes. Ils surveillent mieux leur alimentation et ils boivent un peu moins: la part des Suisses n'ingurgitant de l'alcool pas plus de deux fois par semaine ou pas du tout progresse légèrement. Paradoxalement, les personnes souffrant d'un excès de poids sont de plus en plus nombreuses (35% contre 30% en 1992). De manière générale, les Alémaniques apparaissent plus soucieux de leur santé – ils font par exemple plus de sport que les Latins – et se déclarent donc plus volontiers en forme. A l'autre extrême, les femmes francophones (5,2%) et surtout italophones (9,9%) sont particulièrement nombreuses à se sentir mal, voire très mal. L'effet plus marqué de la crise économique en Suisse latine n'est sans doute pas étranger à ces différences régionales devant la santé, indique Christophe Koller, à la section santé de l'Office de la statistique. Mais il se montre prudent dans l'analyse de ces premiers résultats dans un domaine politiquement explosif s'il en est. Il annonce d'ailleurs qu'une étude plus fouillée est en cours sur le taux de malades plus élevé chez les Latins ainsi qu'entre villes et campagne.
Enfin, bonne surprise, les personnes âgées ont le moral, à lire les statistiques. Elles sont certes deux fois plus nombreuses à souffrir de solitude que les jeunes, et leur état de santé subjectif est logiquement au-dessous de la moyenne. Mais la courbe du bien-être psychique va croissant à mesure que l'on avance en âge. Les statisticiens expliquent cette amélioration ainsi: meilleure gestion du quotidien, diminution du stress (retraite), présence d'un système de sécurité efficace.

 

 

 

 

 

 

 






FRIBOURG. Parlement des 13 à 16 ans

Comment les jeunes veulent réformer leur canton



Les politiciens se plaignent souvent d'être coupés de la base. Ce grief n'avait pas place hier matin à Fribourg. Le Conseil d'Etat, in corpore, a répondu directement, dans l'austère salle du Grand Conseil, selon la procédure habituelle, aux motions de 130 députés adolescents. Le but de cette session de cinq heures sortait de l'ordinaire: permettre aux jeunes de 13 à 16 ans d'introduire leurs revendications dans la nouvelle constitution cantonale, attendue en 2003 lorsque nombre d'entre eux seront majeurs.
Elus par leurs écoles respectives, les députés en herbe ont débattu, comme les adultes, en allemand ou en français sans traduction simultanée, des diverses motions. Le débat a été particulièrement vif à propos du permis de conduire dès 16 ans, de la libéralisation de la consommation des drogues douces, ou du droit des étrangers. Certains jeunes députés ont vite saisi les règles de l'efficacité parlementaire dans un canton bilingue. Les différences de sensibilité entre Alémaniques et Romands, citadins et campagnards à propos de l'écologie ou de l'apprentissage des langues sont aussi apparues. Parmi les propositions acceptées, citons l'apprentissage de l'anglais dès l'école primaire, la mise en œuvre d'une véritable égalité hommes-femmes, ou l'instauration d'une plus grande protection de l'enfant. Certaines propositions, prises au sérieux par le gouvernement, ont de fortes chances de se concrétiser dans la constitution ou ailleurs. C'est le cas notamment du droit de vote communal des étrangers établis depuis dix ans ou la création d'un parlement de jeunes.
W. B.

 

 

 

     

 

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